(english bio - 日 本語)
communiqué de presse AMANUMA 2015 (pdf)
communiqué de presse GLO 2020 (pdf)
Jean-Charles Dufeu (microcultures)
"Avec
Amanuma, Manuel Bienvenu propose son album le plus ambitieux mais aussi
le plus immédiatement séduisant. Accessible mais
pas formatée, profonde et personnelle,
dénuée de pathos, avenante mais trop
intègre pour quémander l’attention, sa
musique ne laissera insensible aucun mélomane digne de ce
nom, et réservera son supplément
d’âme à ceux qui en pousseront
l’exploration au-delà de ses charmes les plus
évidents.
Composé principalement au piano, Amanuma s’en
ressent par la richesse de ses progressions harmoniques. Jamais
gratuite ou ostentatoire, cette propension à enfreindre les
règles s’exprime aussi dans des trames rythmiques
et quelques structures à tiroirs « hors format
». Ces penchants iconoclastes n’ont rien de
systématique et d’autres morceaux
s’abstiennent de toute digression, épousant sans
réserve les canons éprouvés
d’une efficacité pop qui ne rime pas avec
facilité.
Multi-instrumentiste, Manuel Bienvenu n’a longtemps
délégué à
d’autres que ce qu’il ne pouvait pas jouer lui
même. Sans doute influencé par sa pratique
croissante de la scène, il s’entoure
désormais d’une équipe de musiciens,
pour la plupart collaborateurs de longue date, qui présente
la physionomie d’un véritable groupe. Ceci ne
l’empêche pas d’assurer
lui-même certaines parties essentielles (y compris quelques
interventions solistes finement ciselées), grâce
auxquelles il imprime sa patte personnelle à
l’ensemble tout en bénéficiant de
l’apport créatif d’experts accomplis.
Amanuma n’est que la
troisième manifestation discographique de Manuel Bienvenu en
une quinzaine d’années
d’activité. A en juger par le chemin parcouru
d’album en album, cette parcimonie est à mettre
sur le compte de son exigence de ne prendre la parole que
lorsqu’il estime avoir quelque chose d’important et
de neuf à nous faire entendre. Une seule écoute
d’Amanuma suffit à convaincre que ces conditions
sont réunies."
Aymeric
Leroy
"Il suffit
d’écouter les deux albums solo de Manuel
Bienvenu
– Elephant Home (2005) et Bring me the Head of Manuel
Bienvenu
(2007) – pour que s’impose le portrait
d’un homme
refusant
l’embrigadement. Voilà un cas notable de
songwriter sans
école,
qui a fait le mur des genres. Comme Robert Wyatt, Carla Bley, Mark
Hollis, Brian Eno ou Arto Lindsay, autres évadés
notoires, Manuel
Bienvenu parvient à se défaire sans effort
apparent des
lourdes
étiquettes dont on a coutume d’entraver les
créateurs de
son
acabit.
Détachée de toute connotation, épousant des formes aussi rigoureuses qu’évasives, chacune de ses chansons est un modèle unique. Cette approche est née par le truchement d’une oreille insensible aux diktats de la mode comme aux injonctions des arbitres du bon goût. Manuel Bienvenu l’a développée au contact d’un large instrumentarium (guitares, piano, basse, orgues, trompette, percussions…), dont il explore les palettes de couleurs et de vibrations. Il l’a renforcée par la découverte de l’enregistrement multipistes, formidable machine à bâtir des édifices sonores chimériques. Il l’a prolongée dans l’étude à la fois sourcilleuse et contemplative des ressources de l’harmonie et des combinaisons de timbres, mais aussi dans l’attention portée au son, matière sensible transformable à l’infini.
Le Français ne cumule pas seulement avec bonheur les casquettes de compositeur, multi-instrumentiste, chanteur, arrangeur, ingénieur du son ou producteur ; il sait aussi se faire poète, algébriste, plasticien, architecte, explorateur… Rassembler harmonieusement autant de disciplines dans le cadre d’une seule vie, c’est se donner la possibilité d’embrasser tous les objets d’un désir sans bornes, sans ignorer pour autant les vertus de la réflexion, du lent et endurant travail de la pensée."
Richard
Robert
photographie (c) le bail / frühauf